DODGE CHARGER 1968-69

Ecrit par René st-Cyr | 2017-04-28

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Les planificateurs, chez Dodge, comme d’ailleurs ceux de toutes les marques, à Détroit, furent pris, au dépourvue, par l’arrivée de la Ford Mustang et de son extraordinaire succès.  Chez Plymouth, on avait anticipé le coup, en modifiant une Valiant, avec une immense lunette arrière.  On lui avait attribué le nom Barracuda.  Dès les premiers mois de la mise sur le marché de cette dernière il était devenu évident, qu’un cheval était beaucoup plus à l’aise, sur la route, qu’un poisson...

Chez Dodge, voyant que la tactique de Plymouth avait échoué, ils décidèrent de l’utiliser quand même, mais avec la nuance suivante.  Plutôt que de modifier une compacte, ils utilisèrent la carrosserie de la Coronet, qui elle, était de format intermédiaire, donc pas dans la même catégorie que la Mustang.

La Dodge Charger fut mise en vente en tant que modèle 1966.  Les ventes se classèrent dans une bonne moyenne, avec un total de 37 344.  La lune de miel fut toutefois de courte durée.  Avec l’arrivée des modèles 1967, qui étaient pratiquement identiques aux modèles antérieurs, les ventes diminuèrent de plus de cinquante pour cent, pour ce chiffrer à seulement 15 788.

Le signal d’alarme était flagrant.  Quelque chose devait être fait et rapidement.  Les styliciens furent collés à leur planche à dessin.  Le résultat de leur labeur était une carrosserie, avec un dessin ayant des angles beaucoup mieux dessinés, plus fluides, ce qui donnait à la voiture une meilleure présence.

Chez Dodge, on avait axé la publicité, en lui donnant comme thème, la Dodge rébellion.  Cette publicité laissait sous-entendre que ceux qui avaient assez de couilles, pour acheter une Dodge étaient de ceux qui étaient des libres penseurs, qui se moquaient des conventions acceptées par les petits bourgeois.  Donc, pour bien marquer leur non-conformisme, ils devaient donc être vus au volant d’une Dodge.

En plus d’une nouvelle carrosserie, beaucoup plus belle que celle de la première génération, la nouvelle Charger avait été construite avec en tête une participation encore plus grande à la guerre de la haute performance qui faisait rage, à l’époque, autant sur les pistes de la NASCAR que sur les rues.

Cette campagne portait le nom de Scat Pack.  Les bolides destinés à défendre les couleurs de Dodge étaient la Charger R/T (Road / Track) la Coronet R/T et la Dart GTS.  Ces voitures se distinguaient par des bandes décoratives de couleur, disposées à angle droit, sur le couvercle du coffre arrière.  La Charger était motorisée, soit par le V-8 440, avec 375 ch ou par le V-8 426 avec  425 ch.  La publicité insistait sur le fait que cette dernière pouvait très bien se défendre sur les pistes de course, pour ensuite être conduite chez votre épicier favori, pour faire vos emplettes.

La Charger offrait des intérieurs plutôt luxueux, ce qui donnait une apparence somptueuse à la voiture.  Confectionnés en vinyle, les sièges baquets étaient confortables.  Afin d’accueillir un passager supplémentaire, un coussin pouvait être inséré entre les deux sièges baquets. 

L’extérieur n’avait pas été négligé non plus.  Le capot était décoré de deux dépressions, en son centre, ses roues chromées étaient chaussées de pneus, avec une ligne rouge.  À l’arrière, le bouchon d’emplissage du réservoir à essence était bien visible sur l’aile arrière gauche.  Il était chromé et semblable à celui des voitures de course.

Bien que la publicité ciblait les performances de la Charger, l’automobiliste qui utilisait son auto au quotidien, n’avait pas été oublié.  La Charger était également offerte avec le moteur V-8 318 de 230 ch.  Ceux qui en voulaient davantage, pouvaient choisir, entre le V-8 383 de 290 ch ou 330 ch..  Comme nous l’avons vu plus haut. Ceux qui choisissaient l’option R/T, ou optaient pour le V-8 Magnum de 375 ch ou le Hemi de 425 ch, changeaient une voiture civilisée contre un bolide très méchant, qui la plupart du temps, était capable de montrer ses feux arrière à tous ceux qui la défiait.

Les publicitaires utilisaient d’ailleurs sans vergogne la puissance des moteurs Chrysler, pour appâter ceux qui avaient, ou croyaient avoir, un petit côté rebelle, leur soulignant que le moteur contenait 440 cubes de méchanceté.  Ils incitaient également, ceux qui aimaient une transmission manuelle à quatre rapports de gouter le plaisir de sentir les engrenages s’engager les uns dans les autres avec la précision d’une hache bien affilée entrant dans une pièce de pin.  Ne reculant devant aucun cliché, ils allaient jusqu’à offrir une auto ayant la forme d’un avion capable de voyager à Mach 2, sur quatre roues...  Difficile d’être plus racoleur que cela.

Par contre, ces voitures étaient vraiment très performantes.  Une Charger R/T, motorisée par le V-8 440 Magnum pouvait atteindre 60 M/H en 6,5 secondes et moins.  Avec le Hemi, le chronomètre pouvait diminuer à moins de 5 secondes.  Toutefois, l’option R/T augmentait la facture de 604,75 $.  Pour avoir des freins à disques, à l’avant, il fallait allonger 73,00 $, alors qu’un tachymètre commandait un déboursé de 48,70 $, en dollars américains, bien sûr.

Une Charger avait même tenu un rôle dans le filme Bullitt, où elle était poursuivie par Steve McQueen, au volant d’une Mustang.  Une autre participa au filme Speedway, avec Elvis Presley.

Des changements esthétiques mineurs furent apportés aux modèles 1969.  Le plus remarquable était certainement le pilier fixé au centre de la calandre.  Le changement le plus remarquable était le fait que, à partir de cette date, la Charger était offerte sous deux vocables.  La Charger 500, motorisée par le V-8 Hemi destinée aux pistes de course, et la Charger Daytona, qui avec son nez en obus et son béquet géant, à l’arrière, était utilisée sur les pistes de la NASCAR.  Une Charger 500 avait un prix de vente fixé à 3 860,00 $ US.  Au Canada, le prix grimpait à 4 279,00 $.

Le genre, Monsieur tout le monde, quant à lui, se contentait d’acheter une Charger ou une Charger R/T, au mieux, ou la nouvelle Charger SE (Special Édition), avec des intérieurs, en cuir et vinyle et un volant de type compétition.  Évidemment, la liste des options était interminable.  Elle comprenait, entre autres, les nombreux moteurs et les transmissions, en plus, du levier de transmission Hurst.

La nouvelle Charger 1969 redessinée était certainement parmi les plus belles automobiles mises sur le marché, au cours de cette année.  Longue et basse, sa carrosserie affichait une beauté à la fois simple et classique.

Les acheteurs se pressèrent aux portes des concessionnaires.   Au cours de l’année, les ventes atteignirent un nouveau sommet, en 1968, avec 96 108 Charger qui se trouvèrent un garage accueillant.  En 1969, elles diminuèrent à 69 142.  Au cours de la même année, 20 057 Charger R/T furent vendues.  Le six cylindres 225 était offert, en 1969.

 

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